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7.3 Autres emplois des guillemets

7.3.1 Tableaux et catalogues

Dans les tableaux, catalogues, comptes, factures, énumérations, index, etc., on emploie les guillemets comme signe de répétition. Ce rôle est le plus souvent confié au guillemet fermant, soit français ou anglais :

Articles de bureau Numéro   Prix
4 boîtes de trombones Jumbo 1 ................   2,40 $
1     "              "             "  2 ................   1,20 $ 
    Total   3,60 $
       
4 boîtes de trombones Jumbo , nº 1 ................   2,40 $
1 boîte d’agrafes standard Swingline   ................ ___"___
    Total   4,80 $

Les guillemets peuvent aussi être utilisés dans une énumération où il n’y a aucun chiffre, afin d’éviter une répétition :

  • l’enseignement du français langue maternelle
               »           »       »       langue seconde

7.3.2 Livres, journaux, revues et oeuvres d’art

Bien que l’italique soit beaucoup plus fréquent dans cet emploi (voir 5.2.1 Livres, journaux, revues et œuvres d’art), il est possible de mettre entre guillemets les titres de livres, de journaux, de périodiques, d’écrits divers, d’oeuvres d’art, de films, de poèmes, de pièces de théâtre, de disques, de chansons, d’émissions de radio et de télévision, de documents électroniques :

  • « Bonheur d’occasion » est paru après la guerre.
  • « Agaguk » a été traduit en plus de vingt langues.
  • C’est un extrait du « Manuel de la politique administrative ».
  • On a présenté « La flûte enchantée » de Mozart.
  • « Sur la plage » de Pellan est exposée au Musée des beaux-arts.
  • « Le penseur » de Rodin a été coulé d’une seule pièce.
  • Fritz Lang a tourné « Metropolis » en 1926.
  • La nouvelle a été publiée dans le journal « La Presse ».
  • C’est un numéro spécial de « Science et Vie ».
  • le « New England Journal of Medicine »
  • la « Gazette du Canada »
  • « La Gazette officielle du Québec »
  • le « Dictionnaire Hachette multimédia »

Cependant, si le titre d’une partie d’une publication ou d’une partie d’une oeuvre est cité conjointement avec le titre de la publication ou de l’oeuvre d’où elle est tirée, la règle est de mettre le titre de la partie entre guillemets et le titre principal en italique :

  • « Le Vaisseau d’Or » est tiré des Poésies complètes de Nelligan.
  • « La chute de la maison Usher » figure dans les Histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe.
  • Il faut lire dans le dernier numéro la revue Pour la Science l’article « Informatique et liberté ».
  • Le « Libera me » du Requiem de Fauré est sublime.

À défaut d’italique, on peut souligner le titre principal :

  • « La chute de la maison Usher » figure dans les Histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe.
  • Jean Darbelnet, « Sémantique et civilisations », Le français dans le monde,  81.

Si le titre de la partie comporte des mots guillemetés, il faut procéder comme dans le cas des citations doubles (voir 7.2.6 Citation double) :

  • M. Grevisse, « Si “je m’en rappelle” est défendable », Problèmes de langage, IV, p. 82-88.
  • G. Gougenheim, « Les pronoms interrogatifs que et quoi », Français moderne, XVII, p. 85-90.

7.3.3 Véhicules

Même si l’italique est plus fréquent dans cet emploi (voir 5.2.3 Véhicules), il arrive que l’on mette entre guillemets le nom donné en propre à un bateau, à un train, à un avion, à un engin spatial, etc. :

  • la « Grande Hermine »
  • le « Titanic »
  • le voilier « V’là l’bon Vent! »
  • le brise-glace « Pierre-Radisson »
  • la station orbitale « Mir »
  • le télescope « Hubble »
  • Lindbergh a traversé l’Atlantique à bord du « Spirit of Saint Louis ».
  • Le « Porte-Saint-Jean » est un navire des Forces canadiennes.

Il s’agit dans tous ces cas du nom de baptême donné à un seul et unique véhicule. Le nom propre attribué à une marque, à un modèle ou à un type de fabrication ne se met pas entre guillemets :

  • une Toyota
  • un CF 18
  • un Mig 29 russe
  • un Pershing-2
  • Le Concorde est un avion supersonique.

7.3.4 Produits commerciaux et opérations techniques

Le nom des produits commerciaux en général s’écrit sans guillemets ni italique :

  • des souliers Nike
  • une cafetière Melitta
  • un jeu de Monopoly

Mais le nom de certaines créations commerciales de luxe telles que les parfums et les vêtements haute couture se met parfois entre guillemets :

  • un flacon de « Neiges »
  • la robe « Soir de Bal »

Néanmoins l’italique est plus courant (voir 5.2.5 Produits commerciaux et opérations techniques). Il en va de même des noms dont l’administration civile, policière ou militaire désigne certaines de ses grandes entreprises :

  • l’expédition « Antarctica »
  • l’opération « Carcajou »
  • l’opération « Tempête du désert  »

7.3.5 Niveaux de langue

On peut encadrer de guillemets les mots et les expressions qui s’écartent du langage régulier, comme les néologismes, les régionalismes, les mots impropres ou insolites, les jeux de mots, les tours populaires, familiers ou de tout autre niveau de langue — joualisant, technique, archaïque, ironique, etc. — ainsi que les mots qu’on emploie dans un sens spécial. Certains auteurs favorisent l’italique pour cette fonction (voir 5.3.5 Niveaux de langue), mais l’emploi des guillemets reste très vivant :

  • Inutile de vous dire qu’ils se sont fait « maganer ».
  • Le secteur de l’énergie est le plus gros « buveur » d’eau.
  • Le « raccrochage scolaire » augmente avec le retour aux études d’un nombre record d’adultes.
  • Elle a eu le « plaisir » de se voir assigner cette corvée.
  • Un oiseau est un « porte-plumes » (J.-P. Colignon).

7.3.6 Mots se désignant eux-mêmes

Souvent les mots dont on parle sont encadrés de guillemets :

  • « On » exclut la personne qui parle.
  • Le mot « microbe » est peu employé en langage scientifique.
  • Sous le terme général de « pétrole » on groupe un ensemble de produits naturels formés par des mélanges de composés organiques où dominent les hydrocarbures.
  • Connaissez-vous l’expression « ambitionner sur le pain bénit »?

On peut aussi recourir à l’italique pour cette fonction : c’est un point sur lequel l’usage varie beaucoup (voir 5.3.6 Mots se désignant eux-mêmes). Il en va de même des appellations de nature diverse introduites par des verbes comme appeler ou nommer :

  • On nomme « gène » l’unité élémentaire capable de transmettre un message héréditaire (J. Hamburger).
  • À cause de son appétit, on surnomme le carcajou « glouton » (M. Laforge et coll., La forêt derrière les arbres).
  • Ce qu’on appelle « nouvelle critique » ne date pas d’aujourd’hui (R. Barthes).
  • Les objets appartenant au mobilier funéraire correspondent pour la plupart à la catégorie des arts appelés « mineurs » (Ch. Orgogozo, L’art égyptien).

Il faut noter que certains n’emploient ni guillemets ni italique après ces verbes :

  • L’union d’un os avec un os voisin s’appelle une articulation (Petite encyclopédie médicale, Bordas).

D’autres font de même lorsqu’ils citent un mot en apposition :

  • le mot accommoder
  • le terme d’agitateur

Mais cette façon de procéder peut parfois être source d’ambiguïté. Comparer :

  • le mot « juste »
  • le mot juste

Pour indiquer le sens d’un mot, on recourt généralement aux guillemets. Dans ce cas particulier, il est plus clair de s’en tenir à l’italique pour citer le mot lui-même et de réserver les guillemets pour le sens, de manière à bien distinguer les deux :

  • Piocher veut dire « travailler avec ardeur ».
  • Le mot symbiose vient d’un mot grec qui signifie « vivre ensemble ».
  • « Oreillon […] existe depuis le XIIIe siècle, au sens de “coup sur l’oreiller” » (Bloch-Wartburg cité dans Le bon usage).

7.3.7 Langues étrangères

Lorsque des mots étrangers apparaissent isolément dans un texte, ils sont presque toujours en italique et sans guillemets (voir 5.3.4 Langues étrangères) :

  • Ce prolongement vers le nord du système tropical commande le climat des « terres chaudes » (tierra caliente) et humides du Mexique (Encyclopædia Universalis).
  • Un soir, nous nous sommes arrêtés non loin d’un garimpo, colonie de chercheurs de diamants (C. Lévi-Strauss).
  • Nous avons logé dans un bed and breakfast près de Toronto.

Mais parfois on voit les guillemets, sans italique :

  • Lorsque les premiers « baby-boomers » ont atteint l’adolescence, la consommation excessive d’énergie était très visible.

Si un mot étranger se désigne lui-même (voir 7.3.6 Mots se désignant eux-mêmes), théoriquement il peut être à la fois en italique (comme mot étranger) et entre guillemets (comme mot se désignant lui-même) :

  • le mot anglais « subset »

Dans la réalité, on se contente souvent de l’italique :

  • Ibidem est un mot latin.
  • Shalom est un mot qui désigne universellement la paix.

On donne généralement la traduction d’un mot étranger entre guillemets :

  • Le mot anglais « subset » se rend en français par « sous-ensemble ».
  • Ibidem est un mot latin qui signifie « à la même place ».
  • Dans bien des cas, Bildung devrait être traduit par « culture », et Kultur par « civilisation » (Encyclopædia Universalis).
  • Il existe en Russie un célèbre ensemble de chanteurs et de danseurs composé uniquement de jeunes filles et dont le nom, Beriozka, signifie : « petit bouleau » (P. Morency).

Quand on met la traduction simplement entre parenthèses, les guillemets sont superflus :

  • subset (sous-ensemble)

7.3.8 Lettres de l’alphabet

Les lettres minuscules employées isolément dans le corps d’un texte s’écrivent le plus souvent en italique (voir 5.4.1 Lettres de l’alphabet), mais certains auteurs préfèrent les guillemets :

  • Il faut barrer les « t » et mettre les points sur les « i ».
  • Le mot accommoder s’écrit avec deux « c » et deux « m ».
  • Voir la figure « a ».
  • Soit « a » la distance de B à D.

7.3.9 Travaux d’édition

Dans un lexique ou dans la table alphabétique des travaux scientifiques, des catalogues, des études littéraires, des dictionnaires, des encyclopédies, on met parfois entre guillemets, mais plus souvent en italique (voir 5.4.3 Travaux d’édition), la rubrique ou le mot auquel on renvoie le lecteur :

  • Alevinage — Voir « Pisciculture »

Dans un errata, le mot inexact se met habituellement entre guillemets et la correction à effectuer, en italique :

ERRATA

  • Page 36, dixième ligne : remplacer « décryptage » par décodage.
  • Page 105, avant-dernière ligne : lire corollaire, et non « corolaire ».