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Inuit, un mot qui ne fait plus exception

Denise Cyr et Fanny Vittecoq
(L’Actualité langagière, volume 5, numéro 2, 2008, page 9)

La question de la variabilité ou de l’invariabilité du mot inuit fait l’objet de débats depuis environ trente ans. Dans les années 80, le Bureau de la traduction recommandait à ses traducteurs d’écrire un Inuk/des Inuit et de garder l’adjectif invariable (culture inuit). L’usage ayant évolué depuis, le Bureau, compte tenu de son mandat de normalisation à l’échelle de l’administration fédérale, se doit de rectifier le tir. Il publie donc une nouvelle recommandation qui s’inspire de l’analyse de différentes sources, de l’usage actuel et de l’évolution du processus d’intégration au français des mots empruntés aux langues étrangères.

Les emprunts

Emprunter des termes aux autres langues et les adapter à la sienne est une démarche naturelle de toutes les langues vivantes. Au cours des années 80, la francophonie canadienne et internationale a vite accepté de passer du mot Esquimau au mot Inuit pour désigner les Autochtones du Nord canadien. Comme la majorité de nos emprunts faits aux langues étrangères, inuit a été transplanté dans la langue française avec son « bagage culturel », soit avec les règles de pluralisation propres à la langue d’origine, l’inuktitut. Rappelons qu’en inuktitut, le mot Inuk s’emploie pour désigner une seule personne, Inuuk pour désigner deux personnes, et Inuit pour désigner trois personnes ou plus. Dans sa langue d’origine, Inuit est un mot pluriel qui signifie « les hommes », « le peuple », « les gens ».

Le français a adopté des centaines, voire des milliers de termes étrangers qui, dans leur langue d’origine, sont soumis à des règles d’accord bien différentes des nôtres. Ainsi, le français a emprunté :

  • un maximum, des maxima au latin
  • un kibboutz, des kibboutzim à l’hébreu
  • un scenario, des scenarii à l’italien
  • un barman, des barmen à l’anglais
  • un Targui, des Touareg à l’arabe

Ce n’est toujours qu’une question de temps avant que disparaissent les doublets singulier-pluriel d’origine. L’usage abandonne l’un ou l’autre élément des doublets, et l’élément retenu finit par prendre la marque plurielle française. Il serait d’ailleurs impensable qu’une langue importe toutes les règles d’accord des langues auxquelles elle emprunte des mots. Ainsi, les doublets ci-dessus s’écrivent maintenant :

  • un maximum, des maximums
  • un kibboutz, des kibboutz
  • un scénario, des scénarios (notez aussi l’accent)
  • un barman, des barmans
  • un Touareg, des Touaregs

Ce dernier exemple, le mot Touareg, illustre bien le phénomène d’implantation. On peut d’ailleurs facilement associer ce cas à celui du terme Inuit. Comme nom propre, Touareg, dans sa langue d’origine, est un pluriel qui désigne le peuple nomade de race blanche habitant le Sahara; son singulier est Targui. À l’exception des anthropologues, personne aujourd’hui n’utilise en français le singulier Targui, opposé au pluriel Touareg. Le français a retenu Touareg et en a fait un nom propre singulier qui désigne maintenant un individu du peuple nomade; il l’a modifié à la française en lui ajoutant un e au féminin et un s au pluriel : un Touareg, une Touarègue / des Touaregs, des Touarègues. Le pluriel étymologique a disparu. Le mot a même pris la forme adjectivale : touareg (masculin), touarègue (féminin).

Les emprunts ne sont pas un phénomène exclusif au français : l’inuktitut, par exemple, a emprunté les noms communs taxi et patate. Pour désigner un, deux ou plusieurs taxis, les Inuits emploient maintenant taaksi, taaksiik, taaksiit, et pour désigner une, deux ou plusieurs patates, patiiti, patiitiik, patiitiit. Il en est de même des noms propres qui désignent des personnes. Pour désigner un, deux ou plusieurs Canadiens, on dira en inuktitut Kanatamiutaq, Kanatamiutaak et Kanatamiutait. Quant au nom propre Montréalais, il est rendu ainsi : Muriamiutaq, Muriamiutaak et Muriamiutait. On peut voir que les Inuits appliquent eux aussi à des mots étrangers les règles du pluriel propres à leur langue.

Langue et politique

L’emprunt d’inuit étant relativement récent, il subsiste encore un peu de flottement dans la façon d’écrire son singulier et son pluriel en français, quoiqu’une très nette tendance à faire l’accord se manifeste. Outre l’évolution normale, nous notons qu’il subsiste une opposition entre deux groupes, opposition qui va au-delà des considérations linguistiques.

Les partisans du politiquement correct jugent que c’est un manque de respect pour la langue et la culture des Autochtones du Nord que d’accorder le mot inuit selon les règles du français, et que le respect doit prévaloir sur les simples considérations grammaticales de notre langue. Ils estiment qu’il faut, en français, appliquer au mot inuit les règles de la langue inuktitute : un Inuk, des Inuit, avec invariabilité de l’adjectif (sculptures inuit).

Quant aux partisans du linguistiquement correct, ils prônent le contraire, soit l’accord en genre et en nombre, arguant qu’il faut appliquer les règles du français dans les textes français. Nos recherches ont permis de constater que les dictionnaires et ouvrages de difficultés consultés font tous, à une exception près1, l’accord en genre et en nombre du mot inuit. Cette position gagne donc la faveur de la francophonie.

Entre ces deux pôles, on trouve encore parfois des usages mixtes : nom invariable (un Inuit, des Inuit) avec accord de l’adjectif en genre et en nombre (sculptures inuites); ou encore, nom variable (un Inuit, des Inuits) mais avec adjectif invariable en genre (homme inuit, femme inuit).

Documents recensés

Des sources diverses ont été consultées : ouvrages de nature linguistique (publications spécialisées, dictionnaires, ouvrages de difficultés du français), textes de loi, documents de sources gouvernementales, paragouvernementales, autochtones et autres, sites Web, journaux et revues.

Ces sources sont divisées par catégories, et les documents cités sont classés par ordre chronologique. On peut consulter la liste ci-dessous (Recensement des sources sur l’accord en genre et en nombre du mot inuit). Une brève constatation figure au début de chaque catégorie; nous en reprenons l’essentiel ci-dessous.

Constatations

Les dictionnaires et ouvrages linguistiques les plus récents tendent vers la variabilité en genre et en nombre du nom et de l’adjectif, alors que les ouvrages plus anciens recommandaient souvent l’invariabilité. Dans les documents publiés par le gouvernement du Canada, on trouve toutes les combinaisons possibles; il n’y a aucune uniformité entre les ministères ni parfois à l’intérieur d’un même ministère. Dans les documents publiés par le gouvernement du Québec, le mot inuit est toujours variable en genre et en nombre. Dans les textes de loi du gouvernement du Canada et du gouvernement du Québec, à de rares exceptions près, le mot inuit est invariable2, mais un revirement est à prévoir dans un proche avenir puisque des pressions s’exercent actuellement pour que l’accord se fasse en genre et en nombre dans les lois de ces deux gouvernements. Dans des documents provenant d’organisations paragouvernementales, le mot est variable. Dans les écrits provenant de sources autochtones, on note une forte tendance à la variabilité en genre et en nombre. Dans des documents électroniques divers, on constate un manque d’uniformité. Enfin, dans les journaux et revues spécialisées qui paraissent au Canada et en Europe, la variabilité s’observe plus fréquemment que l’invariabilité.

Et pour conclure…

Le moment est venu de prendre acte de l’évolution de l’usage. L’entrée d’inuit et d’Inuk dans notre langue s’est faite timidement, de façon prudente, il y a une trentaine d’années. Avec le temps, l’usage a abandonné Inuk au profit d’Inuit. Puis, comme c’est le cas pour tous les emprunts et néologismes implantés depuis un certain temps, les règles centenaires de la grammaire française se sont imposées naturellement. La tendance actuelle est à la francisation complète et à la simplification de la langue. D’ailleurs, les dictionnaires en font foi, preuve ultime que la francisation d’inuit est passée dans l’usage.

Aux partisans de la rectitude politique, on pourra demander : « N’est-ce pas là une marque de considération et de respect pour un peuple que d’intégrer ses mots à notre discours et de reconnaître leur pleine valeur comme termes français? » La francisation complète du mot inuit montre qu’il fait désormais partie du patrimoine culturel et linguistique du français. Inuit n’est plus un emprunt étranger qui fait exception.

La recommandation du Bureau de la traduction

Le Bureau de la traduction du gouvernement du Canada, en tant qu’organisme de normalisation, recommande une graphie simplifiée qui reflète l’usage et qui se conforme aux règles morphologiques du français plutôt qu’à celles de la langue d’emprunt :

Le nom propre Inuit et l’adjectif inuit sont tous deux variables en genre et en nombre : un Inuit, une Inuite, des Inuits, des Inuites. Un village inuit, une étudiante inuite, des pêcheurs inuits, des traditions inuites.

Le lecteur trouvera cette recommandation linguistique sur le site du Bureau de la traduction à l’adresse suivante : Inuit et Inuk : règles d’écriture.

Notes

  • Retour à la note1 À l’exception des dictionnaires Le Robert, qui recommandent l’invariabilité en genre du nom (une Inuit) et de l’adjectif (la civilisation inuit).
  • Retour à la note2 Le 14 février 2008, le projet de loi C-11 a été sanctionné par la gouverneure générale du Canada; la nouvelle Loi concernant l’accord sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik (2008, ch. 2), avec son accord en nombre du nom propre Inuit, crée un précédent qui vient s’ajouter à celui de la Loi sur le Yukon (2002, ch. 7).

Recensement des sources sur l’accord en genre et en nombre du mot inuit

Accord de inuit dans des sources linguistiques

Constatations : Au fil du temps, l’invariabilité fait place à la variabilité. Depuis 1990, les dictionnaires et ouvrages de langue, sauf une maison de dictionnaires, accordent en genre et en nombre le nom comme l’adjectif; la maison Le Robert est la seule à garder encore l’adjectif invariable.

Revues linguistiques, dictionnaires et ouvrages de difficultés Accord du nom Accord de l’adjectif
L’Actualité terminologique, vol. 13,  9, p. 6 (novembre 1980) – P. Goulet invariable : un Inuk, une Inuk, des Inuit invariable : une étudiante inuit, des étudiantes inuit
L’Actualité terminologique, vol. 14,  3, p. 6 et 8 (mars 1981) – Une lectrice nous écrit (selon Suzanne Willems) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuits variable : une étudiante inuite, des étudiantes inuites
L’Actualité terminologique, vol. 14,  7, p. 9 (août-septembre 1981) – Uniformisation du terme Inuit (selon Robert Dubuc et l’auteure Solange Gouin) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuits variable : une étudiante inuite, des étudiantes inuites
L’Actualité terminologique, vol. 15,  1, p. 3 (janvier 1982) – Le courrier des lecteurs; Les termes Inuk et Inuit (selon Carole Audet) invariable : un Inuk, une Inuk, des Inuit invariable : une étudiante inuk, des étudiantes inuit
L’Actualité terminologique, vol. 15,  5, p. 10 (mai 1982) – Le courrier des lecteurs; Inuk/Inuit (selon André Creusot) variable en nombre : un Inuit, des Inuits s/o
L’Actualité terminologique, vol. 15,  6, p. 1-2 (juillet 1982) – L’orthographe et l’emploi des termes Inuit, Inuk et inuktitut (selon Raymond Pepermans, le Bureau des traductions et l’OLF) invariable : un Inuk, une Inuk, des Inuit invariable : une étudiante inuit, des étudiantes inuit
L’Actualité terminologique, vol. 15,  10, p. 9 (décembre 1982) – Courrier des lecteurs – De salamalecs en salmigondis (selon Bernard Méchin, ministère de la Justice Canada) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuits variable : une étudiante inuite, des étudiantes inuites
L’Actualité terminologique, vol. 19,  6, p. 1 (1986) – La réalité autochtone au Canada : variantes synonymiques et variantes culturelles (selon Raymond Pepermans) invariable : des Inuit s/o
Le guide du rédacteur, Bureau de la traduction (1996) variable : des Inuits s/o
400 Capsules linguistiques, p. 101 (Guy Bertrand, Radio-Canada) (1999) variable : des Inuits variable : sculpture inuite
Grand Robert électronique (2001) invariable : un, une Inuit. Les Inuit (ou les Inuits) invariable : civilisation inuit
Dictionnaire des difficultés du français (2001) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuites, des Inuits s/o
Multidictionnaire de la langue française (2003) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuites, des Inuits variable : traditions inuites, villages inuits
Le Robert Brio (2003) variable en nombre : des Inuits; invariable en genre : une Inuit invariable en genre : la civilisation inuit
1300 pièges du français parlé et écrit (Camil Chouinard) (2003) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuites, des Inuits variable
Grand dictionnaire terminologique de l’OQLF (2004) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuites, des Inuits variable : une étudiante inuite, des étudiantes inuites
TERMIUM, fiche « inuit » (2005) variable variable
Le français au bureau (2005) variable : des Inuits s/o
Le Petit Robert des noms propres (2007) variable : les Inuits
singulier : un Inuk
s/o
Druide informatique, Points de langue Inuit, taliban et autres pluriels empruntés (Numéro 40, 30 juin 2007) variable : un Inuit, des Inuits variable : populations inuites
Le Petit Larousse 2008 variable : aux Inuits variable : inuite
Le Nouveau Petit Robert de la langue française 2008 variable : les Inuits de l’Alaska invariable en genre : la langue inuit

Accord de inuit au gouvernement du Canada

Constatations : Il n’y a aucune uniformité; on trouve toutes les combinaisons possibles.

Gouvernement du Canada Accord du nom Accord de l’adjectif
Santé Canada – Tendons la main : Guide pour bien communiquer avec les aînés autochtones (1998) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuites, des Inuits variable
Anciens Combattants Canada – Soldats autochtones – Terres étrangères. Terminologie. (1998) invariable : les Inuit
singulier : Inuk
s/o
Affaires indiennes et du Nord Canada, Direction générale des communications. Terminologie autochtone : une terminologie en évolution qui se rapporte aux peuples autochtones au Canada (octobre 2002) invariable : un Inuit, des Inuit variable : une étudiante inuite, des étudiantes inuites
Secrétariat du Conseil du Trésor – Le rendement du Canada 2005 – Annexe 1, Glossaire. invariable : les Inuit s/o
Patrimoine canadien – Entente-cadre Canada-Nunavut sur la promotion du français et de l’inuktitut (7 mars 2006) variable : les inuits, les Inuits
singulier : inuk
variable/invariable : organisation inuite, culture Inuit
Service de traduction d’Affaires indiennes et du Nord Canada, Bureau de la traduction (2006) variable : un Inuit, une Inuite, des Inuits variable : étudiante inuite, étudiantes inuites
Affaires indiennes et du Nord Canada (2006), Tendances Sociales Inuites – Les Inuit au Canada : répartition selon la région et évolution invariable : les Inuit variable : tendances inuites
Affaires indiennes et du Nord Canada (2006) – Centres d’art indien et inuit. variable : des Inuits variable : artistes inuits
Société Radio-Canada, Guy Bertrand, premier conseiller linguistique (2006) variable variable
Affaires indiennes et du Nord Canada, Secrétariat des relations avec les Inuit (2007) invariable : les Inuit; singulier : un Inuk variable : organisation inuite
Environnement Canada (2007) invariable : les Inuit invariable : population inuit

Accord de inuit au gouvernement du Québec

Constatations : La variabilité est généralisée. Le nom propre Inuit et son adjectif varient en genre et en nombre dans tous les documents que nous avons consultés.

Gouvernement du Québec Accord du nom Accord de l’adjectif
Secrétariat aux Affaires autochtones – Les Amérindiens et les Inuits du Québec (2001) variable : des Inuits variable : nation inuite
Secrétariat aux affaires autochtonesInuits (2004) variable : les Inuits variable : nation inuite
Allocution de M. Jean Charest (25 octobre 2006), au Forum socioéconomique des Premières nations tenu à Mashteuiatsh. variable : des Inuits variable : délégués inuits
Assemblée nationale du Québec – Étude détaillée du projet de loi  16 – Loi modifiant la Loi sur les autochtones cris, inuit et naskapis et d’autres dispositions législatives – 13 juin 2006 – vol. 39,  20. variable : les Inuits variable : bénéficiaires inuits
Commission de toponymie du QuébecPolitique relative aux noms autochtones (2007) variable : des Inuits s/o
Office québécois de la langue française, Noëlle Guilloton (2007) variable variable

Accord de inuit dans des textes de loi du Canada

Constatations : L’invariabilité du nom et de l’adjectif est généralisée dans les lois. Dans les décrets consultés, le nom et l’adjectif sont tous les deux variables. La nouvelle Loi concernant l’accord sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik (2008) et la Loi sur le Yukon (2002) sont les seules lois dans lesquelles on trouve le nom pluriel Inuits; quant à l’adjectif, il est accordé en genre dans deux autres lois. Le ministère de la Justice souhaite généraliser l’accord en genre et en nombre du nom et de l’adjectif dans toutes les futures lois.

Textes de loi du Canada Accord du nom Accord de l’adjectif
Loi constitutionnelle de 1982, par. 35 (2) invariable : des Inuit s/o
Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) invariable : des Inuit invariable : des gouvernements autochtones – sauf inuit
Loi sur les eaux du Nunavut et le Tribunal des droits de surface du Nunavut (L.C. 2002) ch. 10, par. 2(1) invariable : des Inuit invariable : terre inuit, organisation inuit désignée
Loi sur le Yukon (L.C. 2002) ch. 7, par. 22(1) et (2) variable : les Inuits s/o
Loi sur les paiements versés en remplacement d’impôts (M-13, par. 2(1)) invariable : terres des Inuit variable : communauté inuite
Loi sur l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador (2005, ch. 27) invariable : des Inuit variable : loi inuite
Loi concernant l’accord sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik (2008, ch. 2) variable : les Inuits s/o
Décret autorisant l’émission et prescrivant le dessin et les dimensions d’une pièce de monnaie de circulation de deux dollars s/o variable : caractères latins et inuits
Décret déclarant inaliénables certaines terres du Nunavut (région marine du Nunavik, Nunavut) variable : les Inuits s/o

Accord de inuit dans des textes de loi du Québec

Constatations : Le mot est invariable dans les anciens textes de loi (nous en avons consulté une cinquantaine dont les titres ne sont pas consignés ci-dessous) : l’expression « autochtones cris, inuit et naskapis » y revient constamment. Dans des lois ayant fait l’objet d’une mise à jour récente, on note la coexistence des deux formes. L’explication de ce manque d’uniformité se trouve dans l’Étude détaillée du projet de loi  16 (voir la catégorie Gouvernement du Québec) : les jurilinguistes ne modifient pas le libellé des anciens textes où inuit était invariable, mais l’accord est fait dans les passages nouveaux, conformément à l’usage actuel.

Textes de loi du Québec Accord du nom Accord de l’adjectif
Loi sur les autochtones cris, inuit et naskapis, L.R.Q. c. A-33.1, Lois consolidées du Québec (section V.1) variable : une Inuite, les Inuits invariable dans le titre : autochtones cris, inuit
variable : communautés inuites, bénéficiaires inuits
Loi sur le programme d’aide aux Inuit bénéficiaires de la Convention de la Baie James et du Nord québécois pour leurs activités de chasse, de pêche et de piégeage, L.R.Q., chapitre P-30.2 (À jour au 5 février 2007) invariable : les Inuit invariable : communautés inuit, pêcheurs inuit
Loi sur la Société Makivik, L.R.Q., chapitre S-18.1 (À jour au 5 février 2007) invariable : les Inuit invariable/variable : communautés inuit, communautés inuites
Loi sur le programme d’aide aux Inuit bénéficiaires de la Convention de la Baie James et du Nord québécois pour leurs activités de chasse, de pêche et de piégeage, L.R.Q., chapitre P-30.2 (À jour au 1er juillet 2007) invariable : aux Inuit
singulier : un inuk
invariable : communautés inuit, pêcheurs inuit
Diplômes délivrés par les établissements d’enseignement désignés qui donnent droit aux permis et aux certificats de spécialistes des ordres professionnels, Règlement sur les, L.R.Q. c. C-26, r.1.1 variable : des Inuits s/o
Services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris, Loi sur les, L.R.Q. c. S-5 variable : les Inuits s/o
Révision des limites des régions administratives du Québec, Décret concernant la, L.R.Q. c. D-11, r.2 s/o variable : villages nordiques inuits
Instruction publique pour les autochtones cris, inuit et naskapis, Loi sur l’, L.R.Q. c. I-14 s/o invariable : population inuit
Villages nordiques et l’Administration régionale Kativik, Loi sur les, L.R.Q. c. V-6.1 s/o invariable : corporations foncières inuit locales

Accord de inuit dans des sources paragouvernementales

Constatations : Le mot est variable.

Documents provenant de sources paragouvernementales Accord du nom Accord de l’adjectif
Bureau du Commissaire aux langues du Nunavut, Systèmes d’écriture ou orthographes (2004) variable : les Inuits variable : culture inuite, dialectes inuits
Union des municipalités du Québec, Guide terminologique autochtone (2006) variable : une Inuite, les Inuits variable : nation inuite

Accord de inuit dans des sources autochtones

Constatations : On constate une forte tendance à la variabilité en genre et en nombre.

Documents provenant de sources autochtones Accord du nom Accord de l’adjectif
« Les mots de la ville en inuktitut, langue des Inuit de l’Arctique oriental canadien », Sylvie Teveny, présidente de l’association Inuksuk, diplômée de l’Institut national des langues et civilisations orientales en langue et culture inuit, colloque international, mai 2003, CIDEF-AFI invariable : les Inuit invariable : population inuit, langue inuit
Guide terminologique de l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) 2003 variable variable
Le Toit du Monde (magazine d’actualités circumpolaires réalisé à Iqaluit, au Nunavut) (2006) variable : les Inuits variable : langues inuites
Institut culturel Avataq (2007) variable : des Inuits variable : culture et langue inuites
Destination Nunavut, Guide touristique variable : les Inuits s/o
Air Inuit (2007) variable : des Inuits variable : conférence inuite
Société Makivik (2007) invariable : les Inuit invariable : leaders inuit, collectivités Inuit
Osez rêver, Une Inuite à l’Everest, Mon voyage vers le camp de base de l’Everest, par Lisa Koperqualuk variable : la première Inuite, jeunes Inuits variable : participants inuits, familles inuites

Accord de inuit dans des documents électroniques divers

Constatations : On constate l’absence d’uniformité.

Documents électroniques divers Accord du nom Accord de l’adjectif
L’encyclopédie canadienne Historica-Dominion, Inuit (2006) variable : des Inuits variable : dialectes inuits, terre natale inuite
Wikipédia, L’encyclopédie libre, Inuit (2007) variable : les Inuits variable : conférence inuite
Wikipedia, L’encyclopédie libre, Art inuit (2007) variable/invariable : des Inuits, des inuit
singulier : inuk
invariable : civilisation inuit/identité inuit
Patrimoine de Terre-Neuve et du Labrador, Les Inuit (2007) invariable : les Inuit invariable : femmes inuit, populations inuit

Accord de inuit dans des journaux et revues spécialisées

Constatations : La tendance va vers l’accord en genre et en nombre du nom et de l’adjectif. Les sources canadiennes font plus facilement l’accord que les sources européennes.

Journaux et revues spécialisées Accord du nom Accord de l’adjectif
Études/Inuit/Studies, 28(1), Rectitude politique ou rectitude linguistique? Comment orthographier « Inuit » en français, Louis-Jacques Dorais, Université Laval (2004) invariable : les Inuit invariable : culture inuit
Canada (La Presse, 9 juillet 2004, de Nathalie Petrowski) invariable : les Inuit, une Inuk déracinée s/o
Canada (Planète autochtone, janvier-février 2005) invariable : les Inuit s/o
France (Le Monde, 7 juin 2005) variable : les Inuits variable : majorité inuite
Canada (Le Devoir, 25 janvier 2006) variable : les Inuits variable : nation inuite, représentants inuits
France (Le Monde diplomatique, janvier 2006) variable : les Inuits s/o
France (Le Nouvel Observateur, 25 mai 2006) variable : les Inuits s/o
Canada (Québec Science, juin 2006), « Darwin sur la glace » variable : les Inuits variable : communauté inuite
Canada (Le Devoir, 3 juin 2006) variable : les Inuits variable : culture inuite
France (Le Nouvel Observateur, 3 août 2006) invariable : les Inuit invariable : civilisation inuit
France (Agence France-Presse, 8 septembre 2006) variable : les Inuits variable/invariable : acteurs inuits/histoire inuit
Canada (Le Soleil, 1er octobre 2006) s/o variable : sculptures inuites
Canada (Le Devoir, 26 octobre 2006) s/o variable : acteurs inuits
France (Agence Science Presse, 1er novembre 2006) invariable : les Inuit s/o
Canada (Cyberpresse, Presse Canadienne, Sherbrooke, 30 mai 2007) variable : les Inuits variable : sculpteurs inuits
Canada (Cyberpresse, Environnement, 13 avril 2007), « Prévoir et atténuer le risque climatique » invariable : les Inuit s/o
Canada (Cyberpresse, Yellowknife, 11 avril 2007), « Nouveau guide alimentaire pour les autochtones » s/o variable : peuples inuits
Belgique (Agence France-Presse, Bruxelles, 6 avril 2007) invariable : les Inuit s/o
Canada (La Presse, 6 avril 2007) variable : les Inuits
singulier : un Inuk
variable : communautés inuites
France (Passe-frontières, vol. 4, 2007) variable : les Inuits s/o