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Traduire le monde : les unités monétaires

André Racicot
(L’Actualité langagière, volume 4, numéro 1, 2007, page 32)

L’écriture des noms d’unités monétaires pose toute une série de problèmes. Tout d’abord, quel est le genre de taka, la devise bangladaise? La même question peut d’ailleurs se poser quant aux divisions des monnaies. Par exemple, le yen japonais se divise en 100 sen. Mais dit-on un ou une sen?

Le lecteur attentif aura sûrement remarqué l’absence de la marque du pluriel dans 100 sen. C’est l’usage dans le cas des divisions moins connues, alors que les plus courantes s’accordent au pluriel, comme cents, centimes, centavosetc. Pour connaître le genre et le pluriel d’une devise, ainsi que le nom de l’unité divisionnaire, il suffit de consulter le bulletin de terminologie 334 des Nations Unies.

Pour compliquer un peu les choses, les noms de devises changent parfois. Évidemment, des unités comme le dollar états-unien ne sont pas près de disparaître. Un changement spectaculaire à ce chapitre est survenu lorsque des devises célèbres comme le mark allemand, le franc français et d’autres moins connues, le florin néerlandais par exemple, ont tiré leur révérence. Vive l’euro!

D’ailleurs, l’avènement de la devise européenne a amené la création d’un nouveau symbole : €. Des symboles comme $, ¥ et £ sont courants tout en étant pratiques et permettent de ne pas écrire au long le nom de l’unité monétaire. Ils sont une bénédiction dans les tableaux comme dans les textes de longue haleine à saveur économique.

Le langagier rompu à ce genre de textes finit un jour ou l’autre par découvrir qu’il existe une deuxième manière d’abréger les noms de devises. Celle-ci est d’ailleurs particulièrement déroutante. Il s’agit d’un code de trois lettres dont voici quelques exemples : le dollar états-unien devient USD; le won coréen KRW, la roupie indonésienne IDR et le tugrik mongol MNT.

Heureusement, une simple recherche dans la Grande Toile permet de découvrir le code ISO 4217, de l’Organisation internationale de normalisation. Celui-ci se compose des deux lettres d’un autre code de l’organisation, le 3166, sur les noms de pays, auquel on ajoute généralement la première lettre de l’unité monétaire. Quelques exemples : la livre sterling : GBP, la roupie indienne : INR, le shiling du Kenya : KES. Le symbole de l’euro échappe toutefois à cette règle : EUR.

D’après l’Ordre des comptables agréés du Québec, il semble que le code ISO 4217 se répand de plus en plus hors du domaine bancaire. D’ailleurs, l’Ordre estime que les symboles sont pratiques dans les textes comptables ou financiers. Il faut cependant admettre que, de ce côté-ci de l’Atlantique, ils sont peut-être moins courants et, surtout, moins compréhensibles. Le symbole GTQ, qui désigne le quetzal guatémaltèque, peut facilement dérouter. Évidemment, une recherche dans Internet permet de résoudre l’énigme. Il est en effet facile de trouver des sites qui reproduisent le code de la norme ISO 4217.

On conviendra toutefois que les abréviations comme $CAN, $US et $A (Australie), sans compter celles de l’euro et du yen, sont autrement plus pratiques et courantes. D’ailleurs, le Bureau de la traduction en recommande l’utilisation, de même que l’Office québécois de la langue française. Ces abréviations rendent les textes nettement plus lisibles. Dans les écrits qui ne sont pas de nature financière, énoncer le nom d’une devise peut aussi être un bon moyen d’éviter l’utilisation de symboles parfois ténébreux, symboles qui viennent s’ajouter aux trop nombreux sigles qui encombrent maintenant les textes français.