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anacoluthe

Le nom féminin anacoluthe vient du grec anacoluthon, qui signifie « absence de suite dans les idées ». L’anacoluthe se définit comme une « rupture de la construction d’une phrase ».

Faute de syntaxe

L’anacoluthe est considérée comme une faute de syntaxe. Elle nuit à la clarté du message et à la compréhension d’un texte. On la trouve souvent dans les phrases longues que l’on n’arrive pas à construire correctement. Dans ce cas, mieux vaut couper la longue phrase sur laquelle on bute en plusieurs phrases courtes plus lisibles.

Un cas fréquent d’anacoluthe est d’avoir un sujet différent dans la proposition principale et dans la subordonnée, en particulier lorsque celle-ci est placée en tête de phrase, que son sujet est sous-entendu et que l’action est exprimée par un participe présent, un participe passé ou un infinitif. Il y a alors rupture dans le lien logique. On rétablit la symétrie en mettant le même sujet dans les deux segments ou en reformulant la phrase.

Exemples d’anacoluthes et solutions

Exemples à éviter, explication du problème et solution
Évitez Problème Employez
En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, veuillez agréer, Madame, mes salutations distinguées. Il y a une rupture entre En espérant et veuillez agréer. Le sujet sous-entendu de En espérant est l’auteur de la lettre (j’espère que… = je), alors que dans veuillez agréer, le destinataire est le sujet sous-entendu (c’est lui qui fera l’action d’agréer). En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, je vous prie d’agréer, Madame, mes salutations distinguées.

La proposition placée en tête de phrase et la proposition principale ont maintenant le même sujet.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. Le sujet sous-entendu de la proposition initiale, je (Dans l’attente de votre réponse = je suis en attente), n’est pas le même que celui de la principale, veuillez (= vous). Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.
Pour diminuer le nombre d’entrées illégales au Canada, les résidents permanents doivent maintenant présenter une carte de résident permanent. Le sujet sous-entendu de la proposition initiale (diminuer) n’est pas le même que celui de la principale (résidents permanents). L’agent qui fait l’action décrite par l’infinitif doit être le sujet de la principale. Dans ce cas-ci, c’est le gouvernement du Canada qui veut diminuer le nombre d’entrées illégales au pays, et non les résidents permanents. Pour diminuer/Pour que diminue le nombre d’entrées illégales au pays, le gouvernement du Canada exige que les résidents permanents présentent dorénavant une carte de résident permanent.

Les résidents permanents doivent présenter une carte pour que le nombre d’entrées illégales diminue. (et non : pour diminuer le nombre d’entrées)
Julie, comme Pierre, ne sont pas heureux en mariage. Le sujet est Julie et non Julie et Pierre. Julie, comme Pierre, n’est pas heureuse en mariage.

Ni Julie ni Pierre ne sont heureux en mariage.
Je crois que la drogue, si on la légalisait au Canada, il y aurait de graves conséquences. Le sujet de la proposition initiale, je, n’est pas le même que celui de la principale, il. Je crois que la légalisation de la drogue aurait de graves conséquences au Canada.

Si on légalisait la drogue au Canada, il y aurait de graves conséquences.

Je crois qu’il y aurait de graves conséquences si la drogue était légalisée au Canada.

Je crois qu’il y aurait de graves conséquences si on légalisait la drogue au Canada.
Rentrée chez elle, son chien était mort. Le sujet sous-entendu de la proposition initiale, elle (Rentrée chez elle = elle est rentrée chez elle), n’est pas le même que celui de la principale (son chien). Rentrée chez elle, elle trouva son chien mort.

Son chien était mort quand elle rentra chez elle.
Pour faire suite au sondage sur les services à la clientèle, vous trouverez ci-joint un questionnaire sur la satisfaction des clients. Le sujet sous-entendu de la proposition initiale, nous (pour faire suite = nous faisons suite), n’est pas le même que celui de la principale (vous). Vous trouverez ci-joint un questionnaire sur la satisfaction des clients, lequel fait suite au sondage sur les services à la clientèle.
Conçues par l’équipe du volet linguistique, j’ai le plaisir de vous présenter les Clefs du français pratique. Le sujet sous-entendu de la proposition initiale, elles (Conçues = elles, mis pour les Clefs), n’est pas le même que celui de la principale, je (j’ai = je). J’ai le plaisir de vous présenter les Clefs du français pratique, conçues par l’équipe du volet linguistique.

J’ai le plaisir de vous présenter les Clefs du français pratique, outil conçu par l’équipe du volet linguistique.
Votre demande sera évaluée attentivement avant d’être prise en considération pour recevoir des fonds. Le sujet de l’infinitif recevoir (nous) n’est pas le même que celui de la proposition initiale (votre demande). Votre demande sera évaluée attentivement avant d’être prise en considération pour l’obtention de fonds.

Langue parlée et littéraire

Cette erreur de construction était assez fréquente dans l’ancienne langue écrite, qui se rapprochait plus du style parlé. D’ailleurs, il est très courant de faire des anacoluthes au fil d’une conversation; elles ne gênent habituellement pas la compréhension, probablement en raison des pauses et de l’intonation. Cependant, si on retranscrit le texte oral à l’écrit, il risque fort d’y avoir confusion.

Les écrivains emploient parfois l’anacoluthe intentionnellement pour créer un effet de surprise ou pour mettre certains mots en valeur. Elle devient alors une figure de style :

  • Exilé sur le sol au milieu des huées / Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. (L’Albatros, Baudelaire)

Voir à ce sujet l’article Grandeur et misère du participe présent de Jacques Desrosiers dans L’Actualité terminologique (repris dans les Chroniques de langue), vol. 34,  3 (2001).

Jeu associé

Vous pouvez tester les connaissances que vous avez acquises dans cet article en essayant le jeu Lutte contre l’anacoluthe.