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bilingue / bilinguisme

Le u de bilinguisme se prononce comme semi-voyelle; éviter de prononcer [gouisme] ou [gisme].

  1. Bilingue. Signifie qui est en deux langues (la version bilingue des lois fédérales; « Le Quemner est un dictionnaire juridique bilingue. »), ou qui parle deux langues (engager une secrétaire juridique bilingue), où l’on parle deux langues (« Le Canada est un pays bilingue. »). Ce mot s’emploie aussi comme substantif : « Certaines régions du Canada comptent un grand nombre de bilingues. »
  2. Bilinguisme. C’est d’abord l’usage simultané et courant de deux langues (la pratique du bilinguisme), l’état ou la situation d’une personne, d’un territoire bilingue (se trouver dans une situation de bilinguisme; le bilinguisme belge). C’est aussi l’ensemble des mesures prises par un État pour assurer un statut officiel à deux langues parlées dans un pays. « Le bilinguisme canadien est un bilinguisme officiel. » Bilinguisme d’État. Exigence, objectif, politique en matière de bilinguisme. Réaliser le bilinguisme officiel. « En adoptant les articles 16 à 23 de la Charte, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick ont démontré leur engagement à réaliser le bilinguisme officiel dans leurs champs de compétence respectifs. »
  3. Les mots unilinguisme (ou monolinguisme), trilinguisme, quadrilinguisme et plurilinguisme (ou multilinguisme) sont formés sur le modèle de bilinguisme pour désigner la qualité de la personne ou de la collectivité qui parle et comprend respectivement une, trois, quatre ou plusieurs autres langues.
  4. Certains sociolinguistes établissent une distinction entre les mots bilinguisme et biglottisme. Le premier désigne la situation de la personne qui acquiert deux langues différentes simultanément, alors que le second désigne l’état de celui qui acquiert une deuxième langue tardivement. « Les auxiliaires de justice anglophones qui suivent des cours de français juridique sont le plus souvent des biglottes. » Ils distinguent également le bilinguisme (le fait pour un individu de parler indifféremment deux langues) de la diglossie ou bilinguisme des collectivités (la cœxistence de deux langues au sein de la même communauté, pourvu que la majorité des locuteurs soit effectivement bilingue).
  5. Dans ce qu’on appelle le droit des langues, le juriste, le jurilinguiste et le sociolinguiste s’intéressent, à des titres et à des degrés divers, au statut des langues en présence sur un territoire donné, à l’utilisation que l’on en fait, à leur étude comparée comme langues du droit (bilinguisme législatif et bilinguisme judiciaire) et aux situations juridiques qu’elles créent (dualité juridique; obligation de bilinguisme).

    En matière de bilinguisme, les syntagmes rencontrés dans la documentation sont fort nombreux. En voici quelques-uns tirés du vocabulaire canadien de l’administration publique.

    Bilinguisme de communication : état de la personne qui a une connaissance sommaire de la langue seconde ("contact bilingualism").

    Bilinguisme fonctionnel : état de la personne qui a, de la langue seconde, une connaissance pratique qui lui permet de se débrouiller dans la langue seconde; ce type de bilinguisme est d’un degré plus avancé que le bilinguisme de communication.

    Bilinguisme institutionnel : aptitude d’un service public à fournir à la population et à son propre personnel des services dans les deux langues officielles; on parlera au Canada du français et de l’anglais comme de langues du service ou des services, et non de [langues de service].

    Bilinguisme passif, récepteur : situation de la personne qui comprend une langue sans la parler.

    Capacité bilingue : terme qui s’applique davantage aux institutions qu’aux personnes pour désigner l’aptitude à fonctionner dans deux langues.

    Poste bilingue à nomination impérative : dans l’administration fédérale, poste auquel ne peuvent être nommées que des personnes qui connaissent et parlent les deux langues officielles.

    Prime au ou de bilinguisme : prime accordée aux fonctionnaires qui occupent un poste bilingue au sein de l’administration fédérale.

    Région bilingue : au sein de la fonction publique fédérale, région géographique désignée dans laquelle les avis de recrutement doivent être publiés dans les deux langues officielles.

  • BI-.