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barre oblique

La barre oblique (slash en anglais) se nomme aussi simplement l’oblique. Relativement jeune, ce signe de ponctuation a commencé à se glisser dans les textes au XXe siècle pour remplacer une conjonction de coordination.

Les synonymes barre transversale, barre de fraction et trait oblique sont rares.

Fonctions

La barre oblique a plusieurs fonctions. On s’en sert :

  • Pour indiquer un choix

    Dans la langue générale, on recourt souvent à l’oblique pour indiquer qu’on a le choix entre deux possibilités :

    • La date où/à laquelle nous avons rendez-vous avec le directeur
    • On peut écrire sans faute : clef/clé, aigüe/aiguë, évènement/événement.
    • Ces exercices faits dans/hors de l’eau sont très efficaces.
  • Pour opposer ou rapprocher

    L’oblique sert également à opposer ou rapprocher deux notions, ou encore à séparer divers aspects d’une même réalité :

    • entrée/sortie
    • ouvert/fermé
    • les homonymes on/ont
    • word processing / traitement de texte
  • Dans les abréviations

    L’oblique fait partie de certaines abréviations consacrées :

    • N/réf. (= notre référence)
    • V/réf. (= votre référence)
    • s/o (= sans objet)
    • c/c (= compte courant)
  • Dans les fractions

    L’oblique est le symbole de la division dans les fractions :

    • 2/3 des revenus
    • arriver 9/100 de seconde avant l’adversaire
    • utiliser une carte au 1/175 000 (et non 1/175 000e, car il faut s’abstenir de faire suivre la fraction d’un e en exposant)

    Voir aussi FRACTIONS ORDINAIRES.

  • Comme équivalent de sur

    Dans l’expression en chiffres de la pression artérielle pour remplacer la préposition sur :

    • avoir une pression artérielle de 130/80 (se lit : cent-trente sur quatre-vingts)
  • Comme équivalent de par, à ou de

    Dans les unités de mesure, la barre oblique est l’équivalent des prépositions par, à ou de :

    • 15 km/h (kilomètres à l’heure)
    • gagner 15 $/h (dollars de l’heure)
    • 3 m/s (mètres par seconde)
    • 635 hab./km² (habitants par kilomètre carré)
    • 25 images/seconde (images par seconde)

    Selon une norme de l’AFNOR qui remonte à 1951, l’oblique ne doit être employée qu’avec les symboles des unités de mesure. Il serait fautif d’écrire :

    • Il roule à la vitesse de 200 kilomètres/heure.

    Il faudrait plutôt écrire :

    • Il roule à la vitesse de 200 kilomètres à l’heure.

    ou

    • Il roule à la vitesse de 200 km/h.

    Toutefois, dans la réalité, cette règle n’est pas absolue. De nombreux ouvrages contiennent des exemples d’unités de mesure, écrites au long, qui sont employées avec l’oblique plutôt qu’avec les prépositions par ou à.

    Voir aussi QUOTIENT.

  • Dans l’expression et/ou

    L’expression et/ou n’est plus à proscrire. Elle signifie qu’il y a possibilité d’addition ou de choix. Pour plus de renseignements, voir ET/OU.

  • Pour la pagination

    Dans la correspondance, on utilise souvent la barre oblique, avec les points de suspension ou non, pour indiquer que la lettre se poursuit sur la page suivante :

    • …/2 ou /2

    Dans des contextes variés, notamment dans les télécopies, on peut utiliser l’oblique pour séparer les numéros de page du nombre total de pages que contient le document. Ainsi, une page portant la mention 5/10 serait la cinquième d’un texte qui en comporterait dix.

  • Dans les adresses URL

    La barre oblique sert à séparer les sous-répertoires dans les adresses URL :

    • La rubrique Voyager en avion du site Canada.ca se trouve à l’adresse http://voyage.gc.ca/avion.
  • Pour la citation de vers

    Dans les poèmes, chansons ou prières exprimés dans un texte continu, la barre oblique sert à indiquer qu’il y a un changement d’alinéa à l’endroit où l’on a mis l’oblique. L’oblique est précédée et suivie de l’espace et chaque vers ou bout de phrase commence par une majuscule :

    • L’amiral Larima / Larima quoi / La rime à rien / L’amiral Larima / L’amiral rien (Jacques Prévert)
  • Pour former des expressions elliptiques

    Comme l’oblique peut remplacer des prépositions ou des conjonctions, elle sert fréquemment à former des expressions elliptiques :

    • Voilà pour la différence artisan/bourgeois (E. Le Roy Ladurie) (= la différence entre l’artisan et le bourgeois)

    Il faut toutefois se garder d’abuser de ce procédé, car les expressions ainsi créées peuvent être difficiles à lire à haute voix. Elles peuvent aussi être difficiles à comprendre et prêter à confusion.

  • À tort au lieu du trait d’union

    On emploie parfois la barre oblique à tort en lieu et place du trait d’union. Il faut plutôt mettre le trait d’union dans des expressions comme :

    • les relations employeur-employé (et non : employeur/employé)
    • la relation père-fils (et non : père/fils)
    • l’accord Canada-France (et non : Canada/France)
    • une année-personne (et non : année/personne)
    • le dialogue Nord-Sud (et non : Nord/Sud)
    • la guerre Iran-Iraq de 1980 à 1988 (et non : Iran/Iraq)

Espace

En règle générale, on ne met pas d’espace avant et après l’oblique qui sépare deux mots simples, deux lettres ou deux symboles :

  • marche/arrêt
  • brakeman/serre-freins
  • et/ou
  • s/o
  • km/h

Par contre, dans une paire de termes séparés par l’oblique, dès qu’un des deux termes contient plus d’un mot, on fait précéder et suivre l’oblique d’une espace :

  • proofreading / correction d’épreuves
  • land surveyor / arpenteur-géomètre
  • Language and Society / Langue et société

Il faut cependant veiller à l’uniformité dans un texte où il y aurait plusieurs paires de termes séparés par l’oblique. On évitera ainsi d’avoir, par exemple, surname/nom à côté de first name / prénom.

Si le texte contient une majorité de paires de mots simples et courts, on peut préférer ne pas mettre d’espace avant et après l’oblique, et ce, dans tout le texte.

À l’inverse, si le texte contient une majorité de paires de mots plus longs, on peut opter pour l’espace avant et après l’oblique dans tous les cas. Par exemple, on pourra le faire dans les formulaires bilingues ou autres textes où l’on veut séparer l’anglais du français, car le texte séparé par l’oblique contient généralement plus d’un mot.

La même règle s’applique en anglais.